Comment écrire un bon roman ?
- Amélie Quermont
- il y a 13 minutes
- 6 min de lecture
Chaque auteur écrit avec l’ambition de produire un bon roman, à la fois pour être satisfait de son travail et pour toucher ses lecteurs, leur faire vivre un bon moment. Mais c’est quoi un bon roman, exactement ? Hormis les goûts spécifiques de chaque être humain dans son individualité, qu’est-ce qui peut nous assurer de plaire à une majorité de lecteurs ? Voici quelques éléments importants, qui ne vous garantiront pas l’unanimité (ce serait trop beau, et surtout irréaliste), mais qui pourront vous assurer un certain nombre de retours très positifs !

Concernant le fond de l’histoire
Complexité de l’intrigue :
Entre simplicité et efficacité, ou complexité et nœuds à démêler, il est parfois difficile de faire un choix. Et pourtant, aucun n’est meilleur que l’autre. Il dépend seulement de ce que vous voulez construire, faire passer comme message, de votre lectorat cible et du genre exploré. Des romans d’une grande simplicité au niveau de l’intrigue peuvent avoir beaucoup de succès, notamment auprès des lecteurs qui cherchent une lecture détente et sans prise de tête, qui ne leur demande pas trop de réflexion après une grosse journée. Certains genres s’y prêtent bien (romance, chick lit…), d’autres vont demander une complexité plus poussée, notamment ceux de l’imaginaire. Le tout est de ne pas tomber dans les extrêmes. Le « trop » simple peut provoquer l’ennui, l’impression d’un roman « pauvre », là où le « trop » complexe peut facilement décourager les lecteurs, notamment si les aspects compliqués ne sont pas amenés de façon suffisamment claire.
Un univers solide :
Écrire un roman, c’est faire plonger ses lecteurs dans son monde, qu’il soit réel ou fictif. Quand on parle d’univers, souvent, on ne pense qu’aux mondes imaginaires, aux créatures, au contexte géopolitique, etc. Mais même dans les récits ancrés dans la réalité et dans des lieux existants, il est important de se renseigner, de savoir de quoi on parle et de planter le décor. Un auteur qui ne situe pas suffisamment son histoire dans un espace et dans un contexte précis prend le risque que le lecteur ne visualise pas les scènes, se retrouve dans une forme de flou et ne s’immerge pas totalement dans le roman. Pire encore, un lecteur qui connaît les endroits où se passe votre intrigue pourrait facilement lever les yeux au ciel si vous n’êtes pas précis ou fidèle à la réalité. Il ne faut négliger cet aspect sous aucun prétexte. Montrez que vous maîtrisez votre sujet, que vous savez de quoi vous parlez, que vous avez connaissance des lieux, qu’ils soient réels ou sortis de votre imagination. Plus vous guiderez vos lecteurs, plus ils vous suivront là où vous voulez les emmener.
Les personnages :
Ils ont une importance cruciale et sont, à mon sens, la porte d’entrée de votre histoire. Si le lecteur ne parvient pas à les comprendre, à les trouver plausibles, cohérents et convaincants, il risque de ne pas réussir à s’immerger dans votre roman. Il ne faut pas oublier que vos personnages sont leurs compagnons de route. Ils suivent leurs aventures, vivent l’intrigue à travers leurs yeux, leurs réflexions, leurs émotions et leur évolution. Et qui aurait envie de faire un bout de chemin aux côtés d’un individu trop fade ou trop cliché, ou dont la psychologie n’est que de surface ? Un bon roman passe par des personnages qu’on aime ou qu’on aime détester. Qui évoluent, qui ont un vécu, une histoire, une personnalité. Toutes ces choses qui rendent les humains… humains.
Peaufiner les détails :
Comme dit plus haut, il faut éviter les zones floues, car elles créent le doute. Ajouter des détails est important, même des petits, car en tant qu’humains, nous nous attardons sur ces éléments parfois anodins. Attention toutefois à ne pas trop en faire. Ajouter du réalisme, oui, noyer les lecteurs sous des informations qui ne sont pas utiles, surtout pas ! Il faut trouver un équilibre entre le « trop » et le « pas assez ». Ils doivent de préférence servir soit l’intrigue, soit l’ambiance, soit permettre de mieux cerner un personnage, afin de compléter tout ce que vous avez déjà mis en place.

Concernant la forme
Elle est au service de ce que vous avez créé, aussi, elle ne doit pas être négligée. Généralement, il est préférable d’avoir un roman avec une intrigue moyenne, mais très bien écrit, qu’un roman avec une intrigue géniale, mais dont la narration rend la lecture difficile.
La recherche de son style :
Qu’est-ce que le style, exactement ? On en entend parler à toutes les sauces, notamment cette idée que l’auteur doit trouver son style pour se démarquer. Le style, c’est votre façon personnelle d’écrire, celle qui vous rend reconnaissable entre tous. Il est censé vous rendre inoubliable auprès de votre lectorat. Personnellement, je trouve qu’on met beaucoup de pression aux auteurs à ce propos, et ce dès leur première histoire. Un style, ça se trouve au fil du temps, de l’expérience, des romans écrits. Ça se peaufine au fur et à mesure, comme pour n’importe quel art. Ce conseil a souvent l’effet inverse de celui escompté : à vouloir se forcer à adopter un style particulier, l’auteur en perd sa personnalité et en fait « trop », ce qui donne un résultat très peu naturel. Oui, certains grands auteurs sont aujourd’hui reconnaissables à leur façon d’écrire, mais ils ne l’ont pas été dès le premier roman. Ils se sont construits petit à petit, au fil de l’expérience, et c’est le fait de retrouver leur patte dans chacun de leurs livres qui a permis cette « reconnaissance » de récit en récit. Écrivez bien, c’est le plus important. Le reste viendra plus tard.
La fluidité :
Le plus important dans la narration, c’est qu’elle soit fluide, agréable. Les mots doivent s’enchaîner, être choisis pour coller exactement à ce qu’on veut dire, sans que l’attention du lecteur soit accrochée par de petits défauts. Et ces potentiels petits défauts peuvent être multiples : répétitions nombreuses, trop de verbes ternes, trop d’incises, un vocabulaire trop « faible » ou, au contraire, poussé à l’extrême au point de rendre la lecture difficile (en fonction du lectorat ciblé), etc. Ce sont des détails, certes, mais ces détails peuvent facilement rendre le récit laborieux ou inintéressant.
Les dialogues :
Ils sont la vitrine de vos personnages. Ils sont aussi importants que la narration pour comprendre leur personnalité, pour les visualiser lorsqu’ils parlent. Comme dans la vraie vie, chaque personne a une façon de parler bien à elle, il est crucial de savoir faire ressortir le caractère de vos personnages à travers leurs mots et la façon dont ils les prononcent. Attention toutefois à ne pas tomber dans les clichés ou les tics de langage exagérés, qui pourraient avoir l’effet inverse de celui recherché : on attend de l’authenticité, pas du surjoué !
Les descriptions :
Il s’agit de la plus grosse partie de la narration. Les descriptions concernent les lieux, les personnages, les actions. Elles doivent s’adapter aux situations, au rythme de ce qu’il se passe, au cadre qu’on souhaite poser pour une meilleure immersion. Bref, ici, tout est une question d’équilibre : on privilégiera les phrases courtes pour les actions qui se déroulent rapidement et les phrases plus longues et plus posées pour les descriptions de lieux et de personnages, d’ambiance, par exemple.
Pourquoi la forme est-elle presque plus importante que le fond ?
Comme je l’ai précisé un peu plus tôt, la forme est au service de ce que vous avez créé. Si vous avez réussi à imaginer une superbe intrigue, des personnages bien construits, que vous avez tout ce qu’il faut pour écrire une pépite, mais que vous négligez la phase d’écriture ou, en tout cas, que vous n’y prêtez pas une attention particulière, vous risqueriez de perdre les lecteurs dès le début de votre roman. Il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées, il faut réussir à les mettre en pratique comme il faut (comme dans n’importe quel domaine), pour que le résultat soit à la hauteur de vos attentes et de celles de votre lectorat. Un roman qui est mal écrit, aussi bonne que soit l’intrigue, poussera plus d’un lecteur à le fermer et à le reposer sur l’étagère. Cette partie est donc presque plus importante que toute la phase de préparation. Votre lecteur doit avoir envie de commencer un nouveau chapitre aussitôt le précédent terminé, et il n’y a qu’en travaillant sur votre façon d’écrire et de transmettre vos idées que vous pourrez atteindre ce résultat !

Un bon roman, c’est en partie subjectif. Le goût personnel des lecteurs entre forcément en considération. En revanche, écrire un roman de qualité, ça se travaille et ça demande une certaine rigueur, autant sur la création des éléments que sur la façon de les transcrire.
Je peux vous aider pour chacune des étapes mentionnées au fil de cet article. N’hésitez pas à me contacter pour surmonter vos difficultés !
Comments