top of page
Rechercher

Les étapes indispensables avant d’envisager l’édition

  • Photo du rédacteur: Amélie Quermont
    Amélie Quermont
  • 9 avr.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 1 jour


Quel que soit le mode d’édition choisi (autoédition ou via un éditeur), beaucoup d’auteurs se précipitent pour publier leurs romans au plus vite et sont souvent déçus du résultat. Mails de refus, commentaires négatifs, les retours peuvent vite réfréner leurs ardeurs. Pour avoir travaillé dans l’édition et maintenant en correction et accompagnement d’auteurs (et grâce également aux échanges avec quelques collègues dans ce domaine), j’ai pu constater que les manuscrits soumis étaient rarement aussi aboutis que nécessaire et que certains autoédités vendaient leurs histoires sans les avoir suffisamment soignées. Les conséquences sont : une absence de contrats pour les uns et une balle dans le pied pour les autres. Car un lecteur déçu par un roman, c’est un lecteur qui ne vous suivra pas dans vos prochaines parutions.

Je vous propose donc aujourd’hui de faire le tour des points indispensables avant de tenter la publication, pour maximiser vos chances d’être accepté par un éditeur et/ou de trouver votre lectorat et le garder.




ne VOUS CONTENTEZ PAS D'UN PREMIER JET

Le premier jet, qu’est-ce que c’est ? Comme son nom l’indique, c’est la toute première version complète de votre histoire. Beaucoup d’auteurs pensent qu’une fois cette étape terminée, ils ont fini le travail. Grave erreur ! Un roman n’est jamais assez bon du premier coup, même avec une excellente préparation en amont ! Et encore moins si vous n’avez jamais écrit auparavant. Pourquoi ? Parce que le but ici est de poser l’intrigue, de dérouler les scènes, de se familiariser avec les personnages, etc. En revanche, il est rare que l’auteur, même expérimenté, réussisse à suffisamment développer tout ce qui est nécessaire en une fois. Les émotions, descriptions et indices à disséminer, liés à la résolution de la problématique, ont souvent besoin d’être rajoutés. Des adaptations sont généralement obligatoires, notamment car les écrivains ont tendance à se laisser emporter, à apporter des éléments ou à modifier le plan prévu au gré de l’inspiration, ce qui demande ensuite des ajustements pour éviter les incohérences. Et puis, concernant la forme, à ce stade, ils sont beaucoup moins attentifs aux formulations, répétitions, et autres soucis de rédaction pouvant rendre l’écriture moins fluide.

Bref, se contenter d’un seul jet est une très mauvaise idée !





Réécriture ou pas ?

Certains auteurs ayant à cœur de bien faire choisissent d’effectuer une ou plusieurs réécritures complètes de leur premier jet pour le rendre meilleur. Est-ce réellement nécessaire ? Je n’en suis pas certaine, mais c’est un avis personnel.

À mon sens, réécrire intégralement son histoire au lieu de partir de l’existant et seulement modifier, supprimer et ajouter ce qui nous semble utile d’améliorer est risqué. Écrire un premier jet, notamment quand on débute, peut déjà être long et fastidieux. Même les auteurs qui n’en sont pas à leur coup d’essai peuvent avoir des périodes creuses, des doutes, des envies d’abandonner en cours de route. S’infliger cette ou ces réécritures, c’est accepter de repasser par ces étapes et de ne pas en voir le bout. C’est également risquer de vouloir recommencer plusieurs fois. Les quelques courageux de ma connaissance qui, au début de leur parcours, choisissaient cette méthode, se retrouvaient bloqués dans ce modèle et avaient parfois trois, quatre (voire encore plus) versions différentes d’une même histoire. Versions certes améliorées, mais malgré tout très semblables dans la construction et le déroulement.

Vous l’aurez donc compris, je suis plutôt partisane des corrections apportées directement sur le premier jet !



L'alpha-lecture

Si on entend souvent parler de bêta-lecture, l’alpha-lecture est rarement mentionnée. Pourtant, son rôle est nécessaire. Elle consiste à effectuer une lecture et à signaler tous les potentiels problèmes du récit, au niveau de l’intrigue, des personnages, des possibles incohérences, etc. Elle doit être réalisée par une ou plusieurs personnes, soit de façon bénévole (attention toutefois à choisir des lecteurs qui connaissent le processus d’écriture et, surtout, qui auront la franchise de vous faire remonter tout ce qui ne va pas dans votre histoire) ou en passant par un professionnel, qui aura sûrement plus d’objectivité et moins de complaisance. L’alpha-lecteur fournit alors un compte-rendu de ce qu’il faudrait retravailler dans les grands axes, afin que l’auteur puisse modifier son récit en fonction de ces commentaires s’il les estime judicieux.

Pourquoi cette étape intermédiaire ? Parce que la bêta-lecture se fait normalement sur un roman déjà très abouti. Il s’agit de la dernière ligne droite avant la correction, aussi, à ce stade, il n’est plus question de réécrire des passages entiers ou de rajouter, enlever des chapitres. Ce sont des problèmes réglés avec l’alpha-lecture, qui débouche sur un deuxième voire troisième jet.



La bêta-lecture

Nous y voilà, la fameuse bêta-lecture dont vous avez déjà tous entendu parler ! Comme précisé un peu plus haut, c’est l’ultime étape du processus d’écriture. Elle consiste à retravailler votre dernier jet, de préférence avec un professionnel ou quelqu’un d’extrêmement fiable, en se concentrant sur la forme et les petites incohérences qui auraient pu passer entre les mailles du filet au cours des précédentes relectures. Souvent, à ce stade, il s’agit de soucis qui se règlent vite, qui ne sont pas des obstacles à l’intrigue, mais qui, pourtant, peuvent sortir les lecteurs du récit en les faisant douter (et affecter votre crédibilité).

Concernant la narration, la bêta va beaucoup plus dans les détails : reformulations, éliminer les répétitions, remanier certains dialogues si nécessaire, adapter le rythme aux scènes… Le but : obtenir un roman abouti sur tous les aspects pour maximiser vos chances de trouver un éditeur ou que la qualité de votre travail soit reconnue par votre lectorat en autoédition.




LA CORRECTION


Cette dernière correction n’a pas les mêmes enjeux selon si vous souhaitez vous autoéditer ou si vous choisissez la voie de l’édition classique. Je vais donc vous présenter les deux cas de figure.


Pour la recherche d'éditeur :


Si la correction est importante dans ce cas, elle n’a pas besoin d’être extrêmement rigoureuse. Une simple relecture, si vous êtes bon en français, suffira à éliminer un maximum d’erreurs et à vous assurer qu’il ne manque pas de mots. Laisser quelques coquilles par-ci par-là ne sera pas dramatique et ne vous portera pas préjudice. En revanche, si vous avez de réelles lacunes en français, passer par un professionnel pourrait vous aider à décrocher un contrat. Il est important de comprendre que beaucoup de maisons d’édition écartent d’office les textes avec trop de fautes, parce qu’il est quasiment impossible d’étudier convenablement un manuscrit dans ces conditions. On ne peut pas se focaliser sur le fond si la forme laisse à désirer, et le travail pour arriver à un roman correct à imprimer serait alors trop conséquent. En général, le fichier n’est même pas confié au comité de lecture, qui a déjà bien assez à faire avec les soumissions soignées.




Pour l'autoédition :


Cette étape est cruciale et incontournable. Être bon en français ne vous suffira pas. Faire appel à un correcteur est alors nécessaire. Le but est d’avoir un rendu professionnel pour que vos lecteurs ne regrettent pas d’avoir acheté votre livre et soient au rendez-vous pour les suivants. Cela prouvera votre sérieux et votre investissement pour présenter un produit fini qualitatif..




Vous avez passé toutes ces étapes ? Je suis ravie de vous annoncer que vous êtes prêt à vous lancer dans l’aventure éditoriale !

En revanche, il me semble important de souligner que faire le nécessaire ne vous garantira pas forcément de décrocher un contrat et cela ne signifie pas pour autant que votre roman n’est pas assez bon. La concurrence est rude et la qualité de l’ouvrage n’est pas le seul élément pris en compte pour une sélection, mais ça, je vous en parlerai plus en détail dans un prochain article !



 
 
 

ความคิดเห็น


bottom of page