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Quels sont les obstacles à un contrat d’édition ?

  • Photo du rédacteur: Amélie Quermont
    Amélie Quermont
  • 15 mai
  • 5 min de lecture

Certains d’entre vous le savent, j’ai été éditrice pendant quelques années. En cinq ans, j’ai reçu un nombre incalculable de soumissions, que j’ai dû trier, présélectionner, avant de les transmettre au comité de lecture. Il me semblait donc intéressant de vous expliquer ce qui peut faire barrière à un contrat, depuis la phase d’envoi jusqu’à la réception du mail de refus. Vous verrez qu’il y a une multitude de facteurs, qui ne dépendent pas seulement de la qualité de votre écrit. Il est d’ailleurs fréquent que l’éditeur ne justifie pas cette réponse négative, non pas parce qu’il n’y a rien à dire, mais parce que chaque retour prendrait énormément de temps. Il est alors difficile de savoir où cela a coincé. Essayons ensemble de comprendre pourquoi vous pourriez ne pas faire partie du faible pourcentage d’auteurs sélectionnés par une maison d’édition à compte d’éditeur.




LE Problème vient de l'envoi

  • Vous n’avez pas suffisamment ciblé les maisons d’édition :

    Beaucoup d’auteurs ne prennent pas le temps de consulter la ligne éditoriale des éditeurs auxquels ils font parvenir leur manuscrit. S’il est spécialisé dans la romance et que vous lui soumettez un polar, il n’y a aucune chance qu’il décide d’ouvrir une collection juste pour vous, aussi bon que votre roman soit ! Cela peut paraître évident, mais vous seriez surpris du nombre de recueils de poèmes ou de textes horrifiques que je recevais alors qu’il était clairement précisé que je n’en publiais pas. Listez les éditeurs qui correspondent à votre écrit, afin de ne pas perdre votre temps et de ne pas gaspiller celui de votre interlocuteur.

 

  • Vous ne respectez pas les conditions demandées :

    Généralement, les maisons d’édition affichent des conditions spécifiques sur leur page de soumission. Elles peuvent concerner le manuscrit en lui-même (format, nombre de signes minimum ou maximum, qu’il soit inédit, nombre de tomes limité, etc.), mais également une liste des pièces à joindre. Si vous ne faites pas l’effort de les respecter, même si l’éditeur publie le genre de votre roman, il ne fera pas l’effort de vous lire non plus ! Rares sont ceux qui viendront vous réclamer de modifier votre envoi, votre mail pourrait donc bien finir directement dans la corbeille !

 

  • Les documents fournis ne correspondent pas à leurs attentes :

    Il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre les différentes pièces demandées. Résumé, présentation, synopsis, biographie… Il faut savoir quels éléments importants l'éditeur espère y trouver. Elles sont votre vitrine et celle de votre récit, les négliger reviendrait à vous tirer une balle dans le pied et enverrait le mauvais message. Les synopsis, notamment, permettent à l’éditeur de savoir exactement où votre histoire va et donc d’estimer si elle vaut la peine ou non d’être envoyée au comité de lecture. Si vous souhaitez être accompagné dans cette démarche, n’hésitez pas à me contacter pour le module de conseil à l’édition.





Le problème vient du roman

  • Les règles de la mise en page ne sont pas respectées :

    Généralement, la maison d’édition précise la mise en page attendue : choix de la police et de sa taille, interligne, parfois les marges, présence ou non d’une page de garde, d’un pied de page ou d’un en-tête, anonymat. Mais également le type de narration ! Certaines maisons d’édition décident de ne publier que des romans à la première personne du singulier et au présent, alors que d’autres peuvent totalement rejeter ces options. Ici encore, si vous souhaitez être lu, il n’y a pas de secret : il faut adapter la mise en forme à l’éditeur. Évidemment, s’il s’agit d’un problème de sujet et de temps, il vaut mieux passer son chemin plutôt que tout réécrire !

 

  • Le manuscrit est bourré de fautes :

    J’en ai déjà parlé dans le précédent article, mais il est important de le rappeler. La première sélection peut également se faire sur le soin apporté à votre roman. Si, lors du tri, l’éditeur s’aperçoit que votre manuscrit ne respecte pas la typographie classique (en termes de tirets et de ponctuation) ou qu’il contient trop de fautes (orthographe, conjugaison, grammaire), il est fort probable qu’il décide de vous le refuser immédiatement.

 

  • Le manuscrit n’a pas été suffisamment travaillé :

    Ici aussi, vous pouvez aller jeter un œil à l’article précédent, pour vous assurer que vous avez effectué toutes les étapes nécessaires afin d’envoyer un roman abouti, tant sur le fond que sur la forme. Il serait dommage, après avoir soigneusement préparé vos soumissions, de faire parvenir aux maisons d’édition un récit comportant des incohérences trop importantes ou dont la narration n’est pas assez fluide et agréable pour une publication.



Aucun des points précédents

Même quand le roman est de qualité et que tout a été envoyé en suivant les conditions demandées, vous n’êtes pas à l’abri d’un refus. Voici quelques pistes supplémentaires :


  • Le roman est bon, mais moins que d’autres :

    Eh oui, la concurrence peut être rude ! Lorsqu’un éditeur ouvre ses soumissions, il va souvent chercher un nombre précis de manuscrits pour remplir son catalogue sur un temps donné. Quand on reçoit plusieurs centaines de mails pour une vingtaine de parutions, par exemple, on est limité dans la capacité de sélection. Aussi, votre roman aura beau être bon, s’il l’est à peine moins que certains, il pourrait recevoir un refus malgré sa qualité. N’oublions pas que les places en maison d’édition sont rares !


  • L’éditeur a réceptionné beaucoup de manuscrits similaires ou le vôtre est trop proche des titres de son catalogue :

    Dans la même veine que le point précédent, il est possible que votre soumission ne passe pas, car l’éditeur souhaite varier le type d’histoires qu’il publie. Par exemple, vous adressez votre récit mettant en scène des dragons à une maison d’édition spécialisée dans la fantasy. Peut-être aura-t-elle décidé de ne sélectionner qu’un seul roman de ce genre pour ne pas lasser son lectorat. De même si les dragons sont déjà fortement représentés dans son catalogue. C’est un exemple un peu grossier, mais l’idée est là. C’est pour cette raison qu’on parle souvent de chercher un peu d’originalité.


  • Le feeling ne passe pas :

    Je ne saurais dire si d’autres éditeurs fonctionnent comme moi je le faisais, mais je mettrais ma main à couper que c’est le cas. Il est difficile de projeter de travailler avec un auteur si le contact n’est pas bon dès le début. Par exemple, lorsque je recevais les soumissions par mail avec seulement les éléments demandés en pièce jointe sans un bonjour ou un au revoir, je n’étudiais pas le manuscrit. Pourquoi ? Tout simplement parce que signer un contrat, c’est s’engager ensemble dans le processus éditorial. Si l’auteur n’est pas capable de faire preuve de respect (respect qui doit aller dans les deux sens, évidemment) et de politesse, il envoie un signal négatif sur sa personnalité. Il en va de même avec ceux qui harcèlent l’éditeur de mails toutes les semaines pour savoir où en est l’étude de leur manuscrit alors qu’un délai est annoncé. Ils laissent présager à l’éditeur que la collaboration sera compliquée. Personnellement, si je sentais qu’humainement la relation serait difficile, je ne proposais pas de contrat, tout simplement pour éviter que cela se passe mal par la suite.



Vous avez donc maintenant quelques pistes supplémentaires pour comprendre les retours négatifs des maisons d’édition et les prendre avec philosophie. Si vous avez fait tout ce qu’il fallait, cela ne veut pas pour autant dire que votre roman est mauvais. Il y a trop de paramètres qui entrent en jeu pour en tirer cette conclusion hâtive. En revanche, il n'est pas impossible que votre récit ait besoin d'être retravaillé !



 
 
 

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